mercredi 4 juin 2014

JUIN-JUILLET 2014

PROGRAMME DU MARDI 10 JUIN AU DIMANCHE 20 JUILLET


HOMMAGE À HENRI LANGLOIS


LE FANTOME D’HENRI LANGLOIS
Jacques Richard, 2004, 2 x 105’

En 2014, Henri Langlois aurait eu 100 ans. Pour célébrer ce centenaire, la Cinémathèque française rend hommage à son fondateur avec une exposition et une programmation, du 9 avril au 3 août. 

En écho, la Cinémathèque Gnidzaz présente ce sublime portrait. Hommages à Monsieur Langlois, à Monsieur Gnidzaz et à tous les collectionneurs et fanatiques de cinéma. 

Lycéen, Henri Langlois est déjà passionné par le cinéma et collectionne les pellicules du muet. En 1935, il fonde avec Georges Franju le Cercle du cinéma, un ciné-club où il projette ces films pour un public choisi. Puis, ils créent ensemble la Cinémathèque française en 1936. Grâce à ses propres moyens et à l'aide de quelques amis, cet infatigable collectionneur fonde en 1938 la Fédération internationale des archives du film. Pendant la guerre, il parvient à sauver un grand nombre de chefs-d'oeuvre de la destruction et des convoitises de l'occupant. Toujours association privée aujourd'hui, la Cinémathèque française obtient le soutien de l'Etat à partir de 1945. Des projections sont organisées avenue de Messine, tandis que les films sont entreposés autour de Paris. Après de nombreux déménagements, la Cinémathèque trouve en 1962 un abri durable au palais de Chaillot, avec l'aval du ministre de la Culture d'alors, André Malraux. En 1968 éclate l'affaire Langlois, qui déchaîne le monde de la cinéphile. Trois mois avant Mai 68, la police brutalise des manifestants qui s'opposent à l'éviction d'Henri Langlois. Celle-ci est préparée par les pouvoirs publics qui lui reprochent sa mauvaise gestion. Sauvé par l'écho de la protestation, Henri Langlois obtient de rester à son poste. Une telle vénération de la part des cinéastes et des cinéphiles trouve son explication dans la passion inextinguible d'Henri Langlois pour le cinéma, dont il devient une mémoire vivante. L'un des premiers à considérer le cinéma comme un art à une époque où il est encore jugé vulgaire par les élites, Langlois se livre avec un enthousiasme brouillon à la conservation aveugle de pellicules venues du monde entier, laissant à la postérité le soin d'en juger les mérites respectifs. Plus que les errements d'un piètre gestionnaire, l'histoire retient avant tout sa passion communicative et sa contribution massive à la connaissance du cinéma. ©Ciné-Ressources

Le cinéaste Jacques Richard retrace un portrait de Langlois en évoquant les quatre dimensions importantes du personnage : le sauveteur de films, l'inventeur de La Cinémathèque française à Paris, le créateur du Musée du cinéma et le catalyseur de nouvelles générations de cinéastes.
"Cette biographie n'est pas une hagiographie, mais plutôt un hommage tardif et mérité. Je n'ai pas gommé les défauts ou les bizarreries de Langlois, bien au contraire, cela faisait partie de l'homme. Chez lui, les défauts concouraient à ses réussites". (Jacques Richard)






LANGAGES DU CINEMA


DEPARDIEU,
VIVRE AUX ECLATS
Jean-Claude Guidicelli , 71’

Au moment où il multiplie les rôles à la télévision et qu’il semble avoir épuisé toutes les possibilités du cinéma, comment Gérard Depardieu voit-il rétrospectivement son parcours ? C’est ce qu’ont voulu savoir Serge Toubiana et Claude Aiguesvives. Extraits de films, séquences de tournage et documents d’archives émaillent ces entretiens généreux, à l’instar de l’acteur. Pour parer à son propre mutisme, développant aux mots un rapport prophylactique, il aura multiplié les expériences sans parvenir à satiété.  "Quand on est acteur, on a plusieurs plumes, on a plusieurs stylos, et plusieurs écritures." Gérard Depardieu



ABEL FERRARA : NOT GUILTY
Rafi Pitts, 81’

Caméra à l’épaule, tournant sans discontinuer quitte à ce que la pellicule décroche, Rafi Pitts choisit le reportage d’investigation pour filmer un Abel Ferrara qui se montre fidèle à sa réputation de provocateur. Il colle ainsi à l’esthétique des premiers films du cinéaste, héritier de John Cassavetes, où de petits malfrats volubiles parcourent les rues interlopes de New York la nuit. En blouson de cuir noir et casquette rose, toujours une bière à la main, l’auteur de King of New York (1990) et de Bad Lieutenant (1992) multiplie les anecdotes sur ses tournages. Entouré de ses collaborateurs, il se montre incontrôlable et cherche même à réaliser le documentaire dont il est le sujet. Mais lorsqu’il travaille, Ferrara ne rit plus : le voir diriger un clip est une véritable leçon de mise en scène dont l’acteur, ici une chanteuse de R&B, est toujours le centre. Malgré son talent, Ferrara souffre d’un manque de reconnaissance : lorsqu’il tombe sur un article consacré à son "oncle" Jean-Luc Godard, au petit matin dans un coffee shop minable, il a le déplaisir de constater qu’il n’est pas cité parmi les cinéastes qui comptent. Après avoir commenté, en riant jaune, la prestation sexuelle de son ex-compagne Asia Argento avec William Dafoe dans New Rose Hotel (1998), Ferrara confie qu’il est sans cesse à la recherche de nouvelles expériences.  






DAVID CRONENBERG
I HAVE TO MAKE THE WORD BE FLESH
(Je dois donner chair au verbe)
André S. Labarthe, 69’

L’auteur de Vidéodrome, La Mouche ou Faux-semblant a transformé en profondeur le fantastique, lui faisant subir toutes sortes de greffes, organiques, sociologiques et métaphysiques. Cet entretien donne un parfait aperçu de son esthétique audacieuse, basée sur une redéfinition de la monstruosité, de la science et de la sexualité. « Un dispositif dénudé, comme en miroir du sujet, réputé pour la froideur chirurgicale de son oeuvre. Sous l’apparente simplicité formelle, une mise en scène à tiroirs et trois axes de circulation : l’intervieweur, Serge Grünberg, auteur d’une brillantissime monographie sur le cinéaste ; l’interviewé, voix douce, attentif et concentré ; deux écrans de télévision, illustration médiatrice du propos. Le tout glissant sur l’arrière-plan d’un couloir, comme il se devait…rouge sang. » Valérie Cadet, Le Monde, octobre 1999



JEAN-LUC GODARD, LE DÉSORDRE EXPOSÉ
Olivier Bohler, Céline Gailleurd, 66’

Avec un recul de cinq années, André S. Labarthe revient sur l’exposition
de Jean-Luc Godard, Voyage(s) en Utopie, qui fit scandale en 2006 au Centre Pompidou. Déambulant parmi les pièces rescapées de l’exposition, André S. Labarthe, cinéphile de la première heure et ami de JLG, se livre à une méditation éclairée sur les intentions et les choix du cinéaste. Le scandale dans l’oeuvre de Godard n’est pas une nouveauté. Cette exposition demeure dans la ligne de l’oeuvre cinématographique godardienne. Elle prolonge à la fois sa réflexion sur les images, l’histoire et le langage, et sa pratique du montage.